Radisson Blu Hotel, Antananarivo
18 novembre 2022
Bonsoir à tous. Je suis honorée de m’adresser à vous ce soir, à la fois en tant qu’ambassadrice des États-Unis à Madagascar et en tant que membre honoraire du conseil d’administration de l’AmCham.
J’ai eu le grand plaisir de travailler avec les AMCHAM du monde entier au cours de ma carrière et je suis convaincue qu’il s’agit de l’une des relations les plus importantes pour le gouvernement américain.
L’encouragement de la bonne gouvernance et du développement économique est au cœur de l’objectif des États-Unis de promouvoir la paix et la prospérité à l’étranger. Aujourd’hui plus que jamais, les pays doivent coopérer pour relever ensemble les défis mondiaux, qu’il s’agisse des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des effets persistants du COVID-19, du changement climatique mondial ou des tentatives de saper les démocraties par la désinformation et la corruption.
Et c’est ce que le Secrétaire d’Etat Blinken et le Président Biden m’ont chargé de faire – de m’engager avec Madagascar et les Comores pour construire cette coopération. Cependant, mon équipe à l’ambassade et moi-même ne pouvons pas le faire seuls. Le secteur privé a un rôle crucial à jouer dans cette entreprise.
Je pense qu’il est clair que les États-Unis s’engagent à aider Madagascar à développer son économie d’une manière durable, ouverte aux investissements américains et au benefice des peoples Américain et Malgache.
Vous avez entendu les statistiques – plus de 180 millions de dollars d’aide américaine à Madagascar en 2021, les États-Unis sont le plus grand donateur bilatéral dans le secteur de la santé, ainsi que le plus grand fournisseur unique d’aide d’urgence et de développement dans le sud et le sud-est de Madagascar. Cette assistance a aidé plus de 1,5 million de citoyens malgaches à survivre aux sécheresses dévastatrices dans ces régions.
L’aide au développement américaine soutient également la protection de l’environnement, le développement durable et les moyens de subsistance. Et elle soutient les échanges entre les peuples, les réformes de gouvernance et l’éducation fondamentale.
Pourtant, cette aide étrangère n’est qu’une partie de notre relation avec Madagascar. Nous avons également une importante relation commerciale en pleine croissance.
Quelques statistiques supplémentaires : les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de Madagascar après la France et le commerce bilatéral a déjà dépassé les 800 millions de dollars cette année, marquant un retour aux niveaux des échanges d’avant la pandémie.
Nous continuons à être le plus grand marché pour deux des exportations les plus importantes de Madagascar: les textiles et la vanille. Ces exportations entrent aux États-Unis en franchise de droits grâce à l’African Growth and Opportunities Act, ou AGOA, et au Système Général de Préférences, ou GSP.
Toutefois, nos échanges se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins, alors que le Congrès américain s’apprête à examiner l’opportunité de renouveler l’AGOA en 2025 et que les entreprises américaines continuent de faire face à un climat d’investissement difficile à Madagascar.
Madagascar doit profiter de ce moment critique pour améliorer la compétitivité de son économie, que l’AGOA soit finalement renouvelée ou non.
Les États-Unis ont récemment assisté Madagascar à élaborer une stratégie nationale AGOA pour 2022-2025. Mon équipe travaille actuellement à la sensibilisation du gouvernement.
Cette stratégie est ambitieuse mais nécessaire. Elle fournit des recommandations pour traiter les questions de gouvernance, les déficiences en matière d’infrastructures et les problèmes clés de l’environnement opérationnel des entreprises pour tous les secteurs, et pas seulement ceux qui bénéficient de l’AGOA.
Si Madagascar met en œuvre cette stratégie, elle contribuera à répondre à certaines des préoccupations soulevées par les entreprises américaines, telles que les régimes fiscaux et réglementaires imprévisibles et le manque de transparence.
En même temps, cela permettrait à Madagascar de mieux se positionner pour rechercher des investissements plus solides, tels qu’un contrat de la Millennium Challenge Corporation. Je vous l’ai dit, c’est ambitieux.
Madagascar a également défini un plan ambitieux dans le dernier Plan D’Emergence, dont un élément clé est la stimulation des investissements.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour garantir un climat d’investissement stable et un régime réglementaire équitable, transparent et prévisible.
C’est là que notre partenariat avec AmCham est crucial.
C’est un secteur pour lequel le gouvernement américain plaide en faveur de la réforme et de la bonne gouvernance. Mais, lorsque nous travaillons de concert avec le secteur privé, nos voix combinées sont plus fortes.
Voilà pourquoi l’ambassade des États-Unis a soutenu le lancement en 2017 du magazine de l’AmCham, The American, le premier magazine en langue anglaise à Madagascar, ainsi que sa version en ligne en 2020.
Ces publications constituent un forum de discussion des politiques publiques sur l’importance d’un commerce libre, équitable et transparent, tout en offrant une plateforme aux entreprises américaines pour discuter de la situation économique à Madagascar.
Enfin, je voudrais souligner que, au-delà de Madagascar spécifiquement, les États-Unis continuent de considérer l’Afrique comme un partenaire essentiel pour le commerce et l’investissement.
Le président Biden accueillera des dirigeants de toute l’Afrique – y compris de Madagascar – pour le sommet des dirigeants américano-africains à Washington, DC, à la mi-décembre. Le président a également des objectifs ambitieux.
Le sommet se concentrera sur les valeurs communes afin de mieux favoriser un nouvel engagement économique, de renforcer l’engagement des États-Unis et de l’Afrique en faveur de la démocratie et des droits de l’homme, d’atténuer l’impact du COVID-19 et des futures pandémies, de travailler de concert pour renforcer la santé régionale et mondiale, de promouvoir la sécurité alimentaire, de faire progresser la paix et la sécurité, de répondre à la crise climatique et d’amplifier les liens avec la diaspora.
L’événement comprendra des rencontres entre les dirigeants africains et le secteur privé afin de continuer à renforcer notre vision commune de l’avenir des relations américano-africaines. J’ai envoyé un message fort aux hauts dirigeants ici sur l’importance de présenter une histoire positive basée sur des actions réelles et un engagement à soutenir les partenariats et les réalisations du secteur privé. Espérons qu’ils le feront.
Je me réjouis de pouvoir discuter des résultats du sommet lors des prochaines réunions du conseil d’administration d’AmCham.
Permettez-moi de terminer en remerciant le conseil d’administration d’AmCham pour l’invitation à me joindre à vous dans votre important travail de soutien au secteur privé à Madagascar. Nous avons la chance d’avoir AmCham comme partenaire ici.
Sur ce, permettez-moi simplement de vous souhaiter bon appétit et de passer une excellente soirée.